Le Givre
Mon Dieu! comme ils sont beaux
Les tremblants animaux
Que le givre a fait naître
La nuit sur ma fenêtre!
Ils broutent les fougères
Dans un bois plein d'étoiles,
Et l'on voit la lumière
A travers leurs corps pâles.
Il y a un chevreuil
Qui me connît déjà;
Il soulève pour moi
Son front d'entre les feuilles.
Et, quand il me regarde,
Ses grands yeux sont si doux
Que je sens mon coeur battre
Et trembler mes genoux.
Laissez-moi, ô décembre!
Ce chevreuil merveilleux.
Je resterai sans feu
Dans ma petite chambre.