Extrait de On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset
dans le livre Entre les murs de François Bégaudeau



Un extrait qui m'avait beaucoup touché, donc j'en profite pour évoquer les deux écrits...
Bégaudeau qui a une singulière façon d'écrire, et à laquelle je n'ai pas été habituée, m'a fait découvrir une autre forme de récit.
Et son genre un peu cru va parfaitement bien avec l'univers qu'il dépeint sans tabou.
Quant à Musset, il faudra qu'un jour je lise ce livre, surtout si il ressemble à ce passage...


Entre les murs

Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisants et sensuels;
Toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées;
Le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange, mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.

On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux;
Mais on aime, et quand on est au bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit :
J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelque fois, mais j'ai aimé.

C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.