Mardi 28 août 2007 à 15:13

Léo avait une guenon, mais les autorités ont jugés préférable de la tuer plutôt que de la laisser vivre auprès de ce vieux monsieur qui l'aimait comme son enfant... Beaucoup disent que maintenant qu'il est parti lui aussi, il l'a enfin retrouvée...

Pépée

T'avais les mains comm' des raquettes
Pépée
Et quand j'te f'sais les ongles
J'voyais des fleurs dans ta barbiche
T'avais les oreill's de Gainsbourg
Mais toi t'avais pas besoin d'scotch
Pour les r'plier la nuit
Tandis que lui... ben oui !
Pépée

 T'avais les yeux comm' des lucarnes
Pépée
Comme on en voit dans l'port d'Anvers
Quand les matins ont l'âme verte
Et qu'il leur faut des yeux d'rechange
Pour regarder la nuit des autres
Comme on r'gardait un chimpanzé
Chez les Ferré
Pépée

 T'avais le cœur comme un tambour
Pépée
De ceux qu'on voil' le vendredi saint
Vers les trois heures après midi
Pour regarder Jésus-machin
Souffler sur ses trent'-trois bougies
Tandis que toi t'en avais qu'huit
Le sept avril
De soixante-huit
Pépée

 J'voudrais avoir les mains d'la mort
Pépée
Et puis les yeux et puis le cœur
Et m'en venir coucher chez toi
Ça chang'rait rien à mon décor
On couch' toujours avec des morts
On couch' toujours avec des morts
On couch' toujours avec des morts
Pépée

Léo Ferré

Mardi 28 août 2007 à 15:04

un joli poème que j'ai découvert dans le métro parisien... (enfin le 1er strophe)

Stances Galantes

Souffrez qu'Amour cette nuit vous réveille ;
Par mes soupirs laissez-vous enflammer ;
Vous dormez trop, adorable merveille,
Car c'est dormir que de ne point aimer.

Ne craignez rien ; dans l'amoureux empire
Le mal n'est pas si grand que l'on le fait
Et, lorsqu'on aime et que le cœur soupire,
Son propre mal souvent le satisfait.

Le mal d'aimer, c'est de vouloir le taire :
Pour l'éviter, parlez en ma faveur.
Amour le veut, n'en faites point mystère.
Mais vous tremblez, et ce dieu vous fait peur !

Peut-on souffrir une plus douce peine ?
Peut-on subir une plus douce loi ?
Qu'étant des cœurs la douce souveraine,
Dessus le vôtre Amour agisse en roi ;

Rendez-vous donc, ô divine Amarante !
Soumettez-vous aux volontés d'Amour ;
Aimez pendant que vous êtes charmante,
Car le temps passe et n'a point de retour.

Jean Baptiste Poquelin, dit MOLIERE (1622-1673)

Mardi 21 août 2007 à 21:31

Ceux qui n'ont rien

Quand t'as laisse de ta jeunesse
Derriere les barreaux d'une prison
Parce que t'avais eu d'la tendresse
Pour une bagnole ou un blouson

Quand t'as laissé passer ta chance
Ou qu'elle ne t'a pas reconnue
Tu t'retrouves en etat d'urgence
Au bureau des objets perdus

Moi qui connais le gris
Des couleurs de la nuit

Laissez-moi chanter
Pour ceux qui n'ont rien
Laissez-moi penser
Qu'y a toujours quelqu'un
Qui cherche à donner
Quelque chose de bien
Qui cherche à couper
Les cartes du destin


Quand t'as r'gardé passer ta vie
Avec l'impression d'être en faute
Tu t'demandes pas si t'as envie
De vouloir être quelqu'un d'autre

Quand t'as r'garde toutes ces vitrines
Avec tes mains derrieres ton dos
Meme si demain t'es James Dean
T'auras l'impression d'etre zero

Moi qui connais le bleu
Des matins malheureux

Laissez-moi chanter
Pour ceux qui n'ont rien
Laissez-moi penser
Qu'y a toujours quelqu'un
Qui cherche à donner
Quelque chose de bien
Qui cherche à couper
Les cartes du destin
Laissez-moi chanter

Mardi 21 août 2007 à 21:26

Holidays

Holidays, oh holidays
C'est l'avion qui descend du ciel
Et sous l'ombre de son aile
Une ville passe
Que la terre est basse
Holidays...

Holidays, oh holidays
Des églises et des H.L.M.
Que fait-il le Dieu qu'ils aiment?
Qui vit dans l'espace
Que la terre est basse
Holidays...

Holidays, oh holidays
De l'avion, l'ombre prend la mer
La mer comme une préface
Avant le désert
Que la mer est basse
Holidays...

Holidays, oh holidays
Tant de ciel et tant de nuages
Tu ne sais pas à ton âge
Toi que la vie lasse
Que la mort est basse
Holidays...

Holidays, oh holidays
C'est l'avion qui habite au ciel
Mais n'oublie pas, toi si belle
Les avions se cassent
Et la terre est basse
Holidays!...

Mardi 21 août 2007 à 20:59

Partir Quand Même

partir quand même
pendant qu'il dort
pendant qu'il rêve
et qu'il est temps encore

partir quand même
au moment fort
briser les chaines
qui me lient à son sort
vont faire de moi un poids mort
un objet du décor

partir quand même
avant qu'il veuille
couper mes ailes
et dompter mon orgueil

partir quand même
partir d'abord
quitter la scène
dans un ultime effort
avant de dire "Je t'aime"
que le piège se referme

partir quand même
rester maitre
de ses jeux
et de mes énigmes
disparaître
à ses yeux
ne plus donner signe
avant de ne plus pouvoir
revenir en arrière
avant qu'il soit trop tard
pour éviter la guerre
avant te dire je t'aime
savoir partir quand même

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