Samedi 15 novembre 2008 à 22:33

J'ATTENDAIS...

Et j'écoutais longtemps couler l'eau des fontaines
Et j'écoutais le vent chanter infiniment
Vagues de quiétude et de paix
D'aussi loin que je me souvienne
L'enfance est un immense océan

Et je rêvais longues années, longue indolence
Où rien ne se passe mais où rien ne s'oublie
J'allais sereine et sans connaître
Le moindre feu d'une absence

Ce n'est qu'en te croisant
Que j'ai su, j'ai compris

J'attendais, j'attendais
J'attendais ton regard pour expliquer enfin
Le pourquoi de ces au revoir
A tout ce long chemin

J'attendais, j'attendais
Le pays de ton corps, le toucher de tes mains
Ma douce boussole, mon nord
Le sens à mes demains


Et j'abordais les troubles rives adolescentes
Les doutes, les jeux, les mauvais courants
Je me souviens les coups de sang
Les musiques et des mots de France
Amants d'avant

Y'a bien des vies qu'on nourrit d'étude et de science
Destions faits d'aventures, de records ou d'argent
Des vies d'écriture et de voyage
Ou de rêve de puissance
J'y pensais bien de temps en temps,
En écoutant le vent

J'attendais, j'attendais
J'attendais ton regard pour expliquer enfin
Le pourquoi de ces au revoir
A tout ce long chemin

J'attendais, j'attendais
Le pays de ton corps, le toucher de tes mains
Ma douce boussole, mon nord
Le sens à mes demains


J'attendais...
 

Mardi 28 août 2007 à 15:13

Léo avait une guenon, mais les autorités ont jugés préférable de la tuer plutôt que de la laisser vivre auprès de ce vieux monsieur qui l'aimait comme son enfant... Beaucoup disent que maintenant qu'il est parti lui aussi, il l'a enfin retrouvée...

Pépée

T'avais les mains comm' des raquettes
Pépée
Et quand j'te f'sais les ongles
J'voyais des fleurs dans ta barbiche
T'avais les oreill's de Gainsbourg
Mais toi t'avais pas besoin d'scotch
Pour les r'plier la nuit
Tandis que lui... ben oui !
Pépée

 T'avais les yeux comm' des lucarnes
Pépée
Comme on en voit dans l'port d'Anvers
Quand les matins ont l'âme verte
Et qu'il leur faut des yeux d'rechange
Pour regarder la nuit des autres
Comme on r'gardait un chimpanzé
Chez les Ferré
Pépée

 T'avais le cœur comme un tambour
Pépée
De ceux qu'on voil' le vendredi saint
Vers les trois heures après midi
Pour regarder Jésus-machin
Souffler sur ses trent'-trois bougies
Tandis que toi t'en avais qu'huit
Le sept avril
De soixante-huit
Pépée

 J'voudrais avoir les mains d'la mort
Pépée
Et puis les yeux et puis le cœur
Et m'en venir coucher chez toi
Ça chang'rait rien à mon décor
On couch' toujours avec des morts
On couch' toujours avec des morts
On couch' toujours avec des morts
Pépée

Léo Ferré

Mardi 21 août 2007 à 21:31

Ceux qui n'ont rien

Quand t'as laisse de ta jeunesse
Derriere les barreaux d'une prison
Parce que t'avais eu d'la tendresse
Pour une bagnole ou un blouson

Quand t'as laissé passer ta chance
Ou qu'elle ne t'a pas reconnue
Tu t'retrouves en etat d'urgence
Au bureau des objets perdus

Moi qui connais le gris
Des couleurs de la nuit

Laissez-moi chanter
Pour ceux qui n'ont rien
Laissez-moi penser
Qu'y a toujours quelqu'un
Qui cherche à donner
Quelque chose de bien
Qui cherche à couper
Les cartes du destin


Quand t'as r'gardé passer ta vie
Avec l'impression d'être en faute
Tu t'demandes pas si t'as envie
De vouloir être quelqu'un d'autre

Quand t'as r'garde toutes ces vitrines
Avec tes mains derrieres ton dos
Meme si demain t'es James Dean
T'auras l'impression d'etre zero

Moi qui connais le bleu
Des matins malheureux

Laissez-moi chanter
Pour ceux qui n'ont rien
Laissez-moi penser
Qu'y a toujours quelqu'un
Qui cherche à donner
Quelque chose de bien
Qui cherche à couper
Les cartes du destin
Laissez-moi chanter

Mardi 21 août 2007 à 21:26

Holidays

Holidays, oh holidays
C'est l'avion qui descend du ciel
Et sous l'ombre de son aile
Une ville passe
Que la terre est basse
Holidays...

Holidays, oh holidays
Des églises et des H.L.M.
Que fait-il le Dieu qu'ils aiment?
Qui vit dans l'espace
Que la terre est basse
Holidays...

Holidays, oh holidays
De l'avion, l'ombre prend la mer
La mer comme une préface
Avant le désert
Que la mer est basse
Holidays...

Holidays, oh holidays
Tant de ciel et tant de nuages
Tu ne sais pas à ton âge
Toi que la vie lasse
Que la mort est basse
Holidays...

Holidays, oh holidays
C'est l'avion qui habite au ciel
Mais n'oublie pas, toi si belle
Les avions se cassent
Et la terre est basse
Holidays!...

Mardi 21 août 2007 à 20:59

Partir Quand Même

partir quand même
pendant qu'il dort
pendant qu'il rêve
et qu'il est temps encore

partir quand même
au moment fort
briser les chaines
qui me lient à son sort
vont faire de moi un poids mort
un objet du décor

partir quand même
avant qu'il veuille
couper mes ailes
et dompter mon orgueil

partir quand même
partir d'abord
quitter la scène
dans un ultime effort
avant de dire "Je t'aime"
que le piège se referme

partir quand même
rester maitre
de ses jeux
et de mes énigmes
disparaître
à ses yeux
ne plus donner signe
avant de ne plus pouvoir
revenir en arrière
avant qu'il soit trop tard
pour éviter la guerre
avant te dire je t'aime
savoir partir quand même

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